DIEU AIME
LES FEMMES
Myriam, la mère de Moïse
Marie Madeleine se prépare à casser le flacon et à faire une onction de parfum sur la tête du Christ quelques jours avant sa mort sur la croix. Sa fidélité envers Jésus (malgré le danger que représentaient les Romains) puisqu'elle l'a pleuré au pied de la croix avec la Vierge Marie et Saint Jean, sera récompensée par le Christ : c'est elle, une femme !, qui le verra Ressuscité en premier, avant l'apôtre Pierre et tous les autres.
Dieu des femmes, il est le seul à les mettre à la place d'honneur et à restaurer leur dignité
Sommaire de la page
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Pour Dieu, femme = homme : comment Dieu place les femmes sur le même plan d'égalité que les hommes
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Jésus le révolutionnaire qui aime les femmes
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Et toi, as-tu besoin d'être guérie ?
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Évangiles commentés sur le thème de la femme
Pour Dieu, femme = homme
Dieu ne snobe pas les femmes qu'il a propulsées de façon révolutionnaire à un rang égal à celui de l'homme.
Dieu compte aussi une à une les larmes que verse chaque femme sur terre en raison des hommes, et n'en oubliera aucune lors de la mort de chacune d'entre elles et du face à face avec Lui.
Dès la Genèse, Dieu ne fait pas de différence, une femme vaut un homme, le salut leur est pareillement offert, et qui oppresse une femme fait le mal, tout comme celui qui oppresse un enfant, un homme ou une créature quelconque, fait le mal.
Dieu s'est toutefois adapté aux mentalités des hommes de chaque époque, en ne les brusquant pas mais en les faisant petit à petit évoluer au fil des siècles. Aussi faut-il bien lire et comprendre les textes bibliques en fonction des coutumes, barbarismes des siècles auxquelles ils ont été écrits.
Et puis l'égalité homme-femme de Dieu n'est pas celle, presque intégriste, de certaines féministes, qui souhaiteraient que soient gommées toutes les différences (physiques, émotionnelles...) entre hommes et femmes, d'où la dérive sur le "genre". Dieu a doté les femmes d'un corps propice à la maternité, d'une sensibilité et d'un cerveau au fonctionnement subtilement différents de ceux des hommes. Ce qui le leur enlève rien et n'ôte rien non plus aux hommes, tout autant aimants et capables d'élever des enfants que les femmes par exemple. Mais, sauf exception, une femme ne soulèvera jamais le même poids qu'un homme. Elle ne ressentira pas telle situation de la même façon que lui, les hémisphères de son cerveau ne fonctionneront pas tout à fait de manière identique. Et ceci n'est pas un discours catholique réactionnaire obscurantiste, ce sont les scientifiques qui l'ont prouvé dans leurs études. Dieu a créé des différences légères mais importantes pour que les deux sexes se complètent, s'associent, s'unissent.
C'est ainsi que, pour le christianisme, l'homosexualité, de par l'union de deux personnes d'un même sexe, est une sorte "d'inceste", une anomalie, une dissonance dans la merveille de la singularité-complémentarité de sa création homme & femme. Un outrage, même. Le fait que le règne animal connaisse aussi l'homosexualité ne peut être un argument qui justifierait l'homosexualité humaine comme "naturelle".
Mais pour ne pas ressentir la position du christianisme concernant l'homosexualité comme une nième interdiction de Dieu, il faut avoir compris que depuis la chute d'Adam et Ève, le Mal s'ingénie à faire dévier l'homme, par tout moyen possible, afin de l'éloigner de Dieu... et le perdre.
Tant que l'on n'a pas saisi, et cru, qu'à l'origine, l'homme et la femme étaient saints et quasi-parfaits, créés pour s'unir dans la pureté du diamant, mais que la liberté que Dieu leur a conférée leur a permis de choisir de croire les insinuations malveillantes (Dieu ne serait pas bon) de l'ennemi (ange déchu définitivement), puis de suivre son conseil de désobéir à Dieu, d'où la chute qui s'est répercutée sur toute la race humaine. Que l'ange de la mort, ennemi personnel du Christ qui l'a vaincu à la croix, est aussi l'ennemi de chacun d'entre nous : il s'est juré d'empêcher chaque être humain de profiter de la vie éternelle sublime aux côtés de Dieu, acquise par Jésus pour tous. Pour cela, il tente l'homme, pendant sa vie terrestre, sur tous les fronts. Il les rend esclaves de leurs désirs, pulsions, les menant à les élargir jusqu'à faire en sorte que seuls ces désirs (pouvoir, argent, sexe) deviennent le but et le centre de leur vie. Ce, afin qu'au seuil de la mort, le compte soit bon en faveur de lui, l'ennemi, et en la défaveur de Dieu et de l'homme. Car, si l'homme a choisi de se laisser tenter par Satan pendant toute sa vie en ignorant Dieu, alors l'homme appartient à Satan et, au moment de sa mort, malgré tout l'amour et la miséricorde de Dieu envers sa créature et toutes les tentatives qu'aura effectuées Dieu pour ramener l'homme pécheur vers lui en réveillant sa conscience, Sa justice s'appliquera. Ce n'est pas Dieu qui juge. C'est l'âme qui, face à l'immensité de l'amour et de la sainteté de Dieu, recule d'elle-même, ressentant profondément l'incompatibilité de sa noirceur Pour éviter cela, Dieu a envoyé Jésus. Jésus vivant au XXIe siècle, Jésus qui appelle sans cesse de nouveaux témoins : il guérit, convertit des personnes précédemment athées, renvoie à la vie des personnes déclarées mortes par les médecins (lire les pages Témoins dans l'onglet Dieu existe-t-il), autant de petites sentinelles destinées à vous alerter.
Tant que l'on ne veut pas saisir et croire cela, on ne peut comprendre la position de l'Église, qui est celle de Dieu, vis-à-vis de l'homosexualité.
Rappelons qu'un homosexuel n'est pas un paria mais un frère qui est à accueillir avec fraternité, et amour. Qu'il sera peut-être sauvé par Dieu au moment de sa mort parce qu'au contraire de certaines grenouilles de bénitier qui vont à la messe tous les dimanches et se croient sauvées pour cette unique raison, il aura fait énormément de bien et diffusé beaucoup d'amour autour de lui. Dieu n'est pas à enfermer dans un schéma précis, lui seul sauve, et c'est à sa discrétion, sa liberté. Au paradis, il y a des homosexuels, des prostituées, des voleurs... et des saints !
Les femmes jouent un grand rôle dans la Bible. Par exemple, dans l'Ancien Testament, Rahab, Rebecca, Esther, Sarah, sauvent leur peuple ou font un acte de foi extraordinaire envers Dieu.
Dans le Nouveau Testament (Évangiles), Dieu a voulu qu'elles aient là-aussi une place d'honneur. L'histoire dont parle la Bible se fait bien souvent par des veuves, des concubines, des femmes que nulle chronique ne retiendrait ; le regard de Dieu, lui, les voit, et les raconte. Traditionnellement, la Bible considère les veuves, avec les étrangers et les orphelins, comme des nécessiteux, des personnes à aider car dépendantes, sans défense, ni moyens économiques ni sociaux, mais l’Écriture en donne une image positive. Les veuves de l'Ancien Testament, parmi bien des figures inaperçues, font parties de celle qui, socialement "infirmes", entraînent très souvent dans la Bible, les plus grandes révélations de Dieu.
Dieu a choisi, pour se donner totalement, de s'incarner en homme et de naître, alors qu'il aurait pu arriver sur terre à l'âge adulte. Jésus est donc né de Marie, ce qui fait d'elle la mère de Dieu. Un fait unique et inouï. Dieu le père lui a confié son Fils, infiniment petit et vulnérable, ainsi qu'à Joseph. Marie a eu, et a encore, un rôle central et d'une portée universelle dans le dessein de Dieu. En acquiesçant par deux fois à la demande de Dieu, elle a effacé l'erreur d'Ève.
Même si la femme israélite de l'époque n'était pas maltraitée et au contraire plutôt mieux considérée qu'ailleurs, les lois et traditions ne lui étaient pas toujours favorable et son statut était inférieur à celui des hommes.
Jésus s'est alors montré révolutionnaire pour l'époque. D'abord, des femmes accompagnaient le groupe qu'il formait avec les apôtres, cheminant en Palestine pour diffuser sa Bonne Nouvelle, guérir, soigner, aimer. Il a accepté bien volontiers leur aide financière. Ensuite, il a aussi commandé aux hommes de ne pas divorcer, non pas pour brimer les couples mais parce qu'une femme seule, répudiée ou veuve, tombait alors dans une grande pauvreté, et que la plupart des hommes répudiaient leur femme pour donner libre cours à leur désir de se montrer volages.
Puis il n'a pas accepté qu'une femme soit renvoyée à ses casseroles au détriment de son enseignement, de son instruction intellectuelle.
Alors qu'à l'exception du jeune Saint Jean, seules les femmes étaient présentes au pied de la croix de Jésus, modèles de fidélité et d'amour, puisque que les apôtres avaient fui, c'est à une femme, Marie-Madeleine, une de celles qui le suivaient sur les chemins de Palestine, qu'il a choisi d'apparaître en tout premier lieu lorsqu'il est ressuscité (on pense néanmoins qu'il est apparu à sa mère, Marie, au préalable). Ainsi, pour certains, Marie Madeleine partage avec Pierre le titre d'apôtre des apôtres.
Le fait que ce soit une femme qui ait bénéficié de cette première apparition contribue à valider la véracité des Évangiles car il aurait été beaucoup moins embarrassant (vu les mentalités de l'époque) pour les évangélistes, de raconter une triomphale résurrection et première apparition devant... des hommes. Marie-Madeleine est devenue par la suite une grande missionnaire évangélisatrice, notamment en Provence, à la grotte de la Sainte-Baume. Là, depuis vingt et un siècle, elle attire vers Jésus très grand nombre de personnes et des conversions spectaculaires s'y produisent : j'ai personnellement entendu deux récits, celui d'un musulman, et celui d'un homme des milieux marseillais, à lire dans le blog de ce site dans les mois à venir.
Il y aura aussi, après la mort de Jésus, Priscille, la femme d'Aquila, qui jouera un grand rôle dans la communauté chrétienne naissante, à Éphèse et a Rome, et tant d'autres femmes au fil des siècles, dont on n'a jamais eu l'écho mais qui ont œuvré pour l'amour de Jésus Christ et l'agrandissement de Son Royaume.
Toutefois, parmi les religieuses confidentes de Son Cœur, Jésus en à choisi certaines pour que le message qu'il leur transmettait paraisse à la lumière du jour et se diffuse dans le monde entier. On peut citer Sainte Marguerite-Marie et Sainte Faustine, auxquelles Jésus est apparu et qu'il a choisies pour de très importantes révélations sur son Sacré-Cœur et sa Divine Miséricorde.
Certes, dans l'église catholique, il n'y a pas de femmes prêtres, mais le titre importe peu car Dieu a confié aux femmes des missions tout aussi importantes bien que moins visibles et moins "titrées".
Dans le projet de Dieu, donc, grâce à toutes ces femmes de l'Ancien comme du Nouveau Testament, la Femme, toute décriée depuis Ève, est restaurée dans toute sa dignité et son honneur.
Bref, un Dieu féministe, mais dans le bon sens du terme.
Et Jésus, vivant, qui continue à guérir tant d'hommes, de femmes et d'enfants dans le monde, guérison de l'âme, guérison des corps.
« Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ. »
Galates 3, 28
Jésus, le révolutionnaire
qui aime les femmes
À l'époque de Jésus, un homme ne s'adressait pas, seul, à une femme seule. Jésus s'adresse pourtant à la Samaritaine, venue puiser de l'eau solitairement au puits. Il sait qu'elle a eu de multiples conquêtes masculines mais ne le lui reproche pas et va lui proposer une eau qui étanche la soif pour toujours.
La Samaritaine
(certainement encore pensive suite à sa discussion avec Jésus)
Victime d'hémorragies utérines qu'aucun médecin n'avait pu guérir, une femme ayant entendu parler des guérisons de Jésus a osé toucher son vêtement. Un geste inouï pour l'époque où l'on considérait le sang comme impur. Ostracisée de par ce flux, considérée comme impure donc évitée de tous pour ne pas être contaminé par l'impureté, certainement répudiée par son mari, c'est en dernier recours qu'elle a eu l'audace de frôler le vêtement de Jésus et de prendre le risque qu'il le lui reproche : elle, une femme impure, oser toucher le vêtement de la Pureté même ? Mais Jésus, loin de blâmer cette femme, lui apportera des paroles de compassion et de pardon.
Parabole des dix vierges
En arrivant dans le village de Naïm, Jésus et les disciples croisent des funérailles : une femme veuve vient de perdre son fils (ce qui va aussi générer une difficulté pour elle de vivre seule dans le contexte de l'époque). Jésus, plein de compassion, ressuscite le garçon. La compassion de Jésus pour la souffrance des hommes est le motif premier de ses miracles, et non pas une volonté de démonstration de sa Toute-Puissance
Jésus parle du Royaume de Dieu. Une de ses amies, Marie, est à ses pieds et l'écoute, tandis que la sœur de Marie, Marthe, s'affaire aux préparatifs du repas pour Jésus et les disciples. Jésus lui répond : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Cela peut paraître très injuste pour Marie. Mais Jésus ne dénigre aucunement le travail dit ménager, ni ne favorise l'apparente inactivité de Marie. Son message est double : les femmes ne sont pas vouées aux casseroles (à cette époque, les femmes n'étaient pas instruites), et ce qui concerne le Royaume des Cieux, est prioritaire sur toute considération terrestre. Bien sûr, il préconise un juste équilibre entre le travail manuel et l'intellectuel.
Guérison de la femme âgée à la main courbée. Cette guérison, sera reprochée à Jésus car elle a été effectuée un jour de Shabbat,
« Que celui qui n'a jamais péché
lui jette la première pierre. »
(Jean, 8)
Avec la femme adultère. Jésus commence par écrire dans le sable. Les pharisiens lui demandent deux fois de confirmer qu'il faut la lapider. Jésus sauve la femme et déjoue le piège qu'ils lui ont tendu pour pourvoir l'accuser ensuite de ne pas suivre la Loi.Jésus sauve la femme adultère devant les juifs impatients de la lapider et de le prendre en défaut pour pouvoir le condamner.
Le texte biblique
02 Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.
03 Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu,
04 et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.
05 Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »
06 Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.
07 Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
08 Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.
09 Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
10 Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »
11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » (Évangile de Saint Jean)
« Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de synagogue :
« Ne crains pas, crois seulement. »
Marc 4, 35
Un des plus grands miracles de Jésus : il ressuscite la fille de Jaïre
Le texte biblique
35 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »
36 Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
37 Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
38 Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
39 Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
40 Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant.
41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur.
43 Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. (Marc 4)
Et toi,
as-tu besoin d'être guérie ?
À toi aussi, il veut dire :
« Demandez, vous recevrez »
Matthieu 7, 7
Deux liens vers des articles très détaillées sur la place de la femme dans le christianisme et l'Église, à lire sur Aleteia
On pourra lire avec intérêt ces deux livres : les interprétations bibliques de l'attitude de Jésus envers les femmes sont intéressantes, même si elles ne sont pas à prendre au pied de la lettre.
Les conseils de quelques femmes célèbres de la Bible qui ont fait confiance à Dieu
Deux extraits d'Évangiles ayant les femmes pour thème
Jésus proclamait
et annonçait la Bonne Nouvelle »
(Lc 8, 1-3)
« En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources. »
C'est l'Évangile des femmes, et c'est l'occasion pour nous de leur restituer toute la place qu'elles avaient dans la vie et l'œuvre du Christ.
Jésus nous est décrit comme un itinérant : "Il faisait route à travers villes et villages", un jour ici, un jour là, des journées surchargées ; jamais deux nuits au même endroit. De temps à autre les gens se regroupaient à plusieurs milliers, pour entendre Jésus parler du Règne de Dieu ; cependant, à le suivre tous les jours il n'y avait qu'un groupe restreint, les Douze, bien sûr - et c'est toujours à eux qu'on pense - mais aussi des femmes, itinérantes elles aussi, et données tout entières à la mission de Jésus.
Saint Luc en nomme trois, pour nous faire imaginer toutes les autres.
Il y avait celle Marie du bourg de Magdala, au bord du lac.
Jésus l'avait libérée de sept démons. Sept possessions ? sept maladies ? Les deux malheurs étaient très mêlés dans l'esprit des gens de l'époque. Ce qui est sûr, c'est que Marie de Magdala avait été une femme profondément perturbée. Or elle est la première nommée dans l'équipe des femmes, et on la retrouvera aux grands moments : au pied de la Croix et près du tombeau vide.
Quelle leçon d'espérance dans le destin de cette femme ! Sans doute bien des gens la jugeaient-ils trop marquée par le malheur et irrécupérable. Jésus, lui, a fait d'elle la première de ses missionnaires! Il est vrai qu'elle s'est laissé faire.
Dans le groupe on remarquait aussi Jeanne. Aisée, sans doute élégante, elle était la femme de Kouza, l'intendant d'Hérode. Une femme du monde, en quelque sorte. Or elle aussi suivait Jésus, de village en village, comme une missionnaire parmi d'autres.
De la troisième, Suzanne, nous ne connaissons que le nom, mais elle aussi avait été guérie par Jésus.
Beaucoup d'autres suivaient également le Maître, et "aidaient de leurs biens" la petite troupe. L'indication est précieuse : même Jésus et ses disciples ne vivaient pas de l'air du temps. Dès le début de l'Évangile il a fallu veiller à l'intendance, et Jésus a accepté très simplement l'aide de ces quelques femmes pour gérer le quotidien.
Madeleine, Jeanne, Suzanne et les autres : à elles toutes, elles nous apportent un merveilleux message de confiance. Au service du Seigneur, personne n'est écarté, personne n'est disqualifié, ni par son passé, ni par son histoire, ni par sa faiblesse physique, ni par ses chutes morales, ni par sa pauvreté, ni même par sa richesse.
Chacune est aimée pour elle-même, accueillie comme elle est, et irremplaçable aux yeux du Seigneur.
Chacune se voit confier le service de l'Évangile.
Une seule condition: suivre Jésus avec un cœur de pauvre.
« Laisse-la observer cet usage en vue
du jour de mon ensevelissement ! »
(Jn 12, 1-11)
« Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus. »
Marie de Béthanie apparaît dans l'Évangile comme une femme extraordinairement intuitive ; et sans doute beaucoup de ses amis la jugeaient-ils, à certaines heures, étrange et imprévisible.
Les jours de presse à la cuisine, on la trouvait assise aux pieds du Seigneur ; et ce jour-là, six jours avant la Pâque, alors que tous fêtaient Lazare revenu de la mort, Marie a été la seule à deviner ce que Jésus avait dans le cœur. Son frère reprenait goût à la vie ; mais Jésus, lui, allait goûter la mort.
Marie ne faisait pas exprès de réagir autrement que les autres ; elle ne cherchait pas à se singulariser. Simplement, c’était une femme qui, en chaque occasion, rejoignait l’essentiel, et posait les gestes que son cœur lui dictait ; non pour braver les autres ou leur faire des reproches, mais par une sorte de nécessité intérieure, qui était la force même de son amour.
Et ses choix, les choix de son amour, lui attiraient des reproches, qui auraient pu la paralyser. Un jour Marthe lui avait dit : "Tu me laisses travailler seule !". Plus exactement, elle chargeait Jésus de le lui dire. Et ce jour-là aussi, six jours avant la Pâque, que n’a-t-elle pas entendu : "Regardez-moi ce gaspillage ! Il fallait faire des sous avec ce parfum, au lieu de le gâcher ainsi ! Et les pauvres, y a-t-elle seulement pensé ? Et d’ailleurs, où se croit-elle ? Qu’est-ce que cette comédie ? Veut-elle accaparer le Seigneur pour elle toute seule ? Et de toute façon, ce ne sont pas des choses à faire !"
Jésus, lui, a toujours pris la défense de Marie de Béthanie, car il voyait en elle, non pas une paresseuse ou une excentrique, mais une femme capable de tous les courages pour suivre jusqu’au bout les certitudes de son cœur, une croyante prompte à s’oublier pour entrer dans les désirs de son Seigneur et dans le mystère du plan de Dieu. Jésus allait vers la mort, et tous ces gens ne pensaient qu’à la fête ! Gentiment, amicalement, certes, mais ils passaient à côté de l’essentiel. Marie a voulu dire à Jésus ce qu’elle entrevoyait, ce qu’elle pressentait du mystère de Dieu qui traversait sa vie de prophète ; mais comme ces choses-là sont au-delà de toute parole, Marie les a dites avec son parfum et ses cheveux, avec son gaspillage définitif, avec son geste démesuré et un peu fou, qui la rendait si heureuse.
"Laisse-la", dit Jésus à Judas : elle a gardé ce parfum pour ma sépulture.
"Laisse-la" : elle a su entrer, par amour, dans le mystère de ma mort.
"Laisse-la" : c’est un geste qui la dépasse elle-même. Déjà toute la maison est remplie de son parfum, et partout où sera proclamé cet évangile, dans le monde entier, on racontera aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle a fait (Mt 26,13 ; Mc 14,9).
Ce qu’elle a fait lui a semblé tout simple ; et c’était ce jour-là "l’unique chose nécessaire". Elle a fait ce jour-là ce qu’elle essayait de faire à chaque rencontre : ne pas manquer le moment de Jésus.