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SAINT SUAIRE 
le mystérieux
linceul de Turin

 « Une provocation à l’intelligence »

Jean-Paul II

Linceul de Turin ou Saint Suaire, l'homme crucifié vu de face

Photo du Linceul de Turin ou Saint Suaire : l'homme crucifié, vue de face

Linceul de Turin ou Saint Suaire, l'homme crucifié vu de dos

Photo du Linceul ou Saint Suaire : l'homme crucifié, vue de dos

Le linceul de Turin est-il la preuve volontairement laissée par Dieu de la Résurrection du Christ ? Après 500.000 heures d'étude, la science affirme que ce n'est ni une supercherie, ni un faux.

 Après sa mort, le Christ a été mis au tombeau dans un linceul. Le Linceul de Turin est l'objet le plus étudié au monde. Après 500 000 heures d’études scientifiques, la science ne parvient pas à expliquer comment "l’image" d’un crucifié – ayant porté une couronne d’épines – a pu "s’imprimer" sur un linceul antique.

 

La seule chose que la science peut affirmer, c’est qu’il est authentique et qu'il ne s'agit ni d'une falsification ni d'une supercherie.

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Et si Dieu avait voulu nous laisser une preuve matérielle de la Passion et de la Résurrection du Christ ?

Une plongée scientifique dans ce qu'a vécu le crucifié du linceul.

Sommaire de la page

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  • Qu'est-ce que le Linceul de Turin ? Où en est-on des dernières découvertes sur le Saint Suaire ?

  • Vidéo : étude détaillée et très bien documentée sur le Linceul : histoire ;  études scientifiques ; tous les détails de la Passion du Christ se retrouvent sur le Linceul, y compris ceux qui ont été ignorés du monde jusque très récemment ; cinq faits concrets qui permettent de se forger une intime conviction

  • Rapport médical 2015 du Dr Jean-Maurice Clerq sur la Passion de Jésus, basé sur l'étude du crucifié du Linceul et des récits des Évangiles

    • Reconstitution des phases successives de la mort lente de Jésus
    • Examen médico-légal du crucifié Linceul de Turin

      • La plaie du cœur de Jésus

      • Jésus a voulu toucher le fond de la douleur comme aucun être humain ne l'a jamais vécu

  • Le Linceul de Turin vu par un catholique : premières analyses (anatomique, scientifique, isotopique, fréquentielle) et les mystérieuses inscriptions du Linceul

Qu'est-ce que le Linceul de Turin ?

« Sans être une preuve formelle de la résurrection du Christ, le Linceul de Turin, étudié scientifiquement et réputé authentique, en est un indice très concordant. Le linceul fait partie des preuves que l'on peut refuser, mais qui ont un caractère de preuve.

Un drap très mystérieux qui "colle" avec ce que les Évangiles rapportent au sujet de la Passion du Christ et dont l'authenticité fait consensus

Le Linceul est un drap très mystérieux avec des caractéristiques très particulières. L’histoire du Linceul est bien connue depuis le Moyen-âge.  Il s’agit d’une pièce de tissu enlin d'environ 5 m² et de 4,42 m de long qui représente les faces ventrales et dorsales, tête bêche, du corps d'un homme mort, à l'évidence crucifié. Le Linceul est une représentation iconographique exceptionnelle et unique de ce que rapportent les Évangiles au sujet de la Passion du Christ.

Il y a une correspondance totale, sans la moindre erreur, entre les Évangiles et le Linceul, notamment la couronne d’épines.

Tous les scientifiques unanimes, croyants ou pas

Toutes ces observations, ont été reconnues, même par des agnostiques et incroyants. L’étude du STURP, en 1978, mobilisa 24 chercheurs américains et 6 tonnes de matériel. L’image recèle une information de "tridimensionnalité", comme si l’image s’était imprimée par un rayonnement orthogonal émis par un corps en apesanteur à faible distance du drap.

 

L'un des 3 photographes de l'équipe du STURP, Barrie Schwortz, qui a suivi tous ces travaux conclut : "Il est intéressant de constater qu’après tout notre travail, toutes nos études, nous pouvions affirmer que ce n’est pas une peinture, pas une photographie, pas une brûlure, pas une gravure, pas un frottement à partir d'un bas-relief. Mais nous ne pouvions pas répondre à la seule question importante "comment l’image s’est-elle formée ? ".

 

Aujourd’hui, après 500 000 heures d’étude scientifique du Linceul, la science doit reconnaître qu’elle ne sait pas expliquer l’origine de cette pièce unique et singulière.

Un objet unique au monde

Ce qui est cependant frappant et certain aujourd’hui, c’est la singularité de cet objet, qui est vraiment unique au monde. Comment se fait-il qu’il n’y ait aucun autre objet de ce type ? Si l’image vient de causes naturelles, on ne comprend pas bien pourquoi il n’y en aurait pas d’autres. Mais si par contre elle a été provoquée par la Résurrection du Christ, la réponse est cohérente : à cet événement absolument singulier qu’est la Résurrection, correspond un élément matériel lui aussi absolument singulier, ce qui est très logique.

 

Le Linceul présente a priori l'image d'un cadavre, sans la moindre trace de vie et donc de résurrection.

 

On ne sait pas expliquer comment le cadavre a pu se détacher du tissu sans qu'il y ait une rupture des filaments de fibrine du sang sur les contours des taches. Ces contours sont intacts, mais cette constatation ne constitue pas une preuve scientifique de la Résurrection.

 

Ce qui frappe le plus finalement c’est la singularité reconnue du Linceul : la science atteste positivement aujourd’hui que cet objet est absolument unique.

 

Une datation au carbone 14 a toutefois révélé une provenance bien plus récente que le premier siècle, mais les conditions dans lesquelles cette datation a été effectuée sont très controversées.

« Je ne crois pas que la réponse soit sur le Linceul, mais dans les yeux et le cœur de ceux qui le regardent »

S’il est infiniment probable que le Linceul soit celui du Christ, beaucoup se demandent pourquoi l’Église ne prend pas position officiellement à ce sujet. Malgré tous les indices très forts, l’Église reste toujours prudente par rapport à l’expression de la vérité, et encore plus quand il s’agit de questions surnaturelles.

 

Cette image du Linceul correspond en tous points aux Évangiles et pour beaucoup de chrétiens, la personne dont on contemple le cadavre ne peut être que le Christ. Il y a d’ailleurs dans cette figure une noblesse, une sérénité apaisée dans l’épreuve qui n'appartient qu'à une personnalité rare. Les pèlerins, qui viennent en masse découvrir le Linceul, sont profondément touchés et sentent une sorte de présence. C’est la vision d’un homme éprouvé par la souffrance.
 

Comme le dit Barrie Schwortz, le photographe officiel du Projet de Recherche sur le Linceul de Turin : "Je ne crois pas que la réponse soit sur le Linceul, mais dans les yeux et le cœur de ceux qui le regardent". Il conclut : "Ma vie est 1.000 fois meilleure qu’avant, parce que le Linceul est dans ma vie. En tant que juif, c’est peut-être la plus grande ironie de ma vie : Je suis un juif, qui peut dire que ma foi en Dieu a été restaurée par mon étude sur le Linceul de Turin. Donc le Linceul n’est pas seulement pour les chrétiens. Il est pour tout le monde" ».

© Jean Dartigue pour Aleteia

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Vidéo : quels sont les faits concrets qui permettent de dire que le Linceul est bien celui du Christ ainsi qu'une preuve de sa mort et de sa Résurrection ?

Tous les détails de la Passion du Christ se retrouvent sur le Linceul, même ceux qui ont été ignorés du monde jusque depuis très récemment.

Une vidéo très bien documentée.

L'histoire du Linceul, les études scientifiques, la correspondance avec les Évangiles, cinq points qui sont un faisceau de preuves concordantes permettant de se faire une intime conviction sur le Linceul : est-il, ou n'est-il pas celui du Christ ?

Couverture du livre de Jean-Maurice Clercq La Passion de Jésus

Rapport médical 2015
du Dr Jean-Maurice Clercq
sur la Passion de Jésus,
basé sur le Linceul de Turin

Le soldat perce le côté de Jésus sur la croix, il en sort de l'eau et du sang

Reconstitution
des phases successives de la mort lente de Jésus

« L’image du Linceul, de ce point de vue, est donc conforme au délai évangélique (l’image s’étant formée à l’instant infime précédant la résurrection, soit 36 heures après la mise au tombeau). » 

S’appuyant d’une part sur une étude attentive des plaies du Crucifié (telles que nous les connaissons par le Linceul de Turin et le récit des Évangiles), et d’autre part sur les connaissances scientifiques actuelles (notamment médico-légales), le Dr Clercq tente une reconstitution des phases successives de cette mort lente que constitua la Passion ; hématridose (sueur de sang), tétanie, acidose, déshydratation, ictère, etc., s’achevant par la perforation du poumon et du cœur.

 

Lorsque les soldats romains arrivèrent à Jésus, après avoir brisé les jambes des deux autres crucifiés, ils constatèrent qu’Il était déjà mort. Un des soldats prit sa lance et l’enfonça profondément dans le côté droit.

Saint Jean, qui se tenait tout près de la croix avec Marie, vit alors sortir de la plaie, coulant sur les bords du fer de la lance, de l’eau et du sang. Ce geste du soldat romain signait la mort légale du condamné et Saint Jean qui en avait été témoin l’atteste : « Celui qui l’a vu en a rendu témoignage et son témoignage est vrai afin que vous croyiez aussi ».

Les Saintes Femmes, présentes elles aussi sur les lieux, virent donner le coup de lance, et si elles avaient encore pu conserver un doute sur la mort effective de Jésus, dès ce moment elles n’en n’eurent plus. Ceux qui par la suite ont gardé le tombeau du Sauveur le savaient, eux aussi, sinon Pilate n’aurait jamais consenti à restituer le corps de Jésus. Et cette garde, ce que ne précise pas l’évangéliste, était juive et a été montée dès la mise au tombeau, pour 24 heures d’abord, parce que c’était l’application stricte de la loi judaïque. Puis, devant le refus de Pilate d’envoyer une relève romaine, elle continua d’être assurée par le Temple jusqu’au matin de la Résurrection.

Les Romains sont certains que Jésus est bien mort

Les prêtres du Temple, les témoins de la Croix, tout comme les soldats romains et Pilate, savaient donc d’une manière indiscutable que Jésus était bien mort à la 9e heure de ce vendredi, veille du sabbat qui était aussi celle de la Pâque juive.

Aussi, lorsqu’au matin de la Résurrection, les Saintes Femmes virent les anges et le tombeau vide, puis Jésus ressuscité, elles accoururent de toutes leurs forces au Cénacle où les Apôtres étaient toujours réfugiés pour leur annoncer cette nouvelle incroyablement extraordinaire : « Jésus est ressuscité ! » Nul doute qu’ils leur crurent l’esprit dérangé par tous les événements qu’elles venaient de vivre. Cependant Jean et Pierre, intrigués, voulurent vérifier.

Lorsque Pierre vit le tombeau vide, avec le suaire plié, et le linceul toujours en place mais vidé de son contenu, comme affaissé sur lui-même, gardant encore en mémoire la forme du corps qu’il avait contenu avec, autour, les liens qui avaient servi à le fermer, il ne “comprit” pas, ce qui était dans la logique des choses. Mais Jean, par une lumière de l’Esprit-Saint, eut l’intelligence ouverte. Il crut alors à la résurrection du Sauveur et comprit le sens des Écritures qui lui avait été caché.

Le soir même, Jésus apparut aux disciples toujours enfermés dans le Cénacle. Il leur montra ses mains et son côté. Mais Thomas, l’un des douze, était absent et ne voulut pas croire en la résurrection du Maître malgré tous les témoignages de ses compagnons qui s’efforçaient de le convaincre. « Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et si je ne mets pas ma main dans la plaie du côté, je ne croirai pas ». Ne critiquons pas Thomas. Croiriez-vous en la résurrection d’un condamné à mort qui a été exécuté en public et qui de surcroît a reçu le coup de grâce ? Il était donc normal et légitime que Thomas désirât voir les plaies des clous, preuves de la crucifixion, et celle du cœur, preuve de la mort. Ainsi put-il croire à l’incroyable.

Il est évident que la résurrection d’un corps mort cliniquement par supplice est un fait impossible auquel l’esprit se refuse d’adhérer.

Les Romains sont éblouis par la lumière qui surgit de derrière la pierre scellant le tombeau

« Cette lésion provoquait immédiatement le repli réflexe du pouce vers la paume de la main et générait une vive douleur brûlante irradiant dans tout le bras et remontant jusqu’au cou où telle éclatait en une sorte de décharge électrique affreuse qui aurait dû provoquer l’évanouissement. »

Gros plan sur le bras de Jésus cloué sur la croix

Et tel est bien le problème auquel se heurtent les rationalistes athées ; le Christ n’a pu ressusciter ! Si celui qui s’est montré au Cénacle n’est pas un sosie, ce que les Evangiles affirment, Il n’a pu mourir sur la croix ; donc la mort n’était qu’apparente, un évanouissement profond ou un coma léger dont Il est ressorti ; le coup de lance ne fut que superficiel et non mortel, et c’est une fois rétabli qu’Il se montra à ses disciples. Nous avons sûrement tous, un jour ou l’autre, lu ou entendu ce genre d’argument de la part de ceux qui se refusent à croire en la Résurrection du Christ.

Puisque de nos jours, il n’existe plus aucun doute, tant sur le plan historique que scientifique ou épistémologique, que l’Homme du Linceul est bien Jésus de Nazareth, examinons les traces sanglantes que porte ce linge sous un angle médico-légal. En d’autres termes, analysons ce document qui est parvenu jusqu’à nous, pour chercher les preuves de la mort clinique du Christ.

Jésus a été la victime d’une crucifixion atroce que nous allons essayer de reconstituer sous l’angle médical.

Jésus fut allongé sur le sol, le corps dénudé ; les bourreaux maintinrent les bras sur le patibulum, partie horizontale de la croix, que le condamné portait attaché sur les épaules en se rendant sur les lieux du supplice. Puis à coups secs de maillet ils enfoncèrent un gros clou, terminé par une sorte de chapeau, dans chaque poignet, entre les os carpiens et l’os du radius du bras. En pénétrant dans cet espace ppelé espace de Destot, le clou pénétrait entre l’os crochu, le grand os du carpe, le demi-lunaire et le pyramidal. Le clou, long d’une douzaine de centimètres, ne fracturait aucun os et permettait une fixation solide sur le bois ; en revanche, en pénétrant dans le muscle du pouce, il lésait le nerf moteur sensoriel médian. Cette lésion provoquait immédiatement le repli réflexe du pouce vers la paume de la main et générait une vive douleur brûlante irradiant dans tout le bras et remontant jusqu’au cou où telle éclatait en une sorte de décharge électrique affreuse qui aurait dû provoquer l’évanouissement.

Gros plan sur les pieds cloués de Jésus sur la croix

Ensuite, le patibulum était hissé et emboîté sur le sommet du montant vertical de la croix, fiché à demeure en terre, le stipes. Les pieds pendants étaient alors saisis par les bourreaux, appliqués à plat sur le stipes et fixé par un clou, pied par pied. Ce dernier enclouage était effectué entre le deuxième et le troisième métatarse, au centre du pied, lésant probablement les principaux nerfs. Si cette partie de la crucifixion était moins effroyable que celle des mains, les douleurs occasionnées n’en étaient pas moins vives, capables aussi à elles seules de provoquer un évanouissement. Le pied gauche revenant sur le pied droit, c’est-à-dire que le pied droit, fixé en premier sur le bois de la croix, se trouve à nouveau transpercé par le clou du pied gauche posé sur le pied droit. Il verrouillait en quelque sorte les jambes par sa position semi-fléchie.

La crucifixion en elle-même n’engendre que peu de saignements, car elle ne lèse pas d’artères importantes, mais elle génère des douleurs atroces auxquelles très rapidement s’ajoute toute une série de crampes.

Une tétanie musculaire extrêmement douloureuse envahit les jambes puis remonte dans presque tout le corps, de sorte qu’elle rend encore plus pénible la respiration, qui ne peut plus être qu’abdominale. Ces crampes résultent d’une accumulation de déchets métaboliques créant une acidose élevée dans les muscles (causée par la présence d’acide lactique).

Ainsi pendu aux clous de la croix, le corps de Jésus était envahi de haut en bas par la souffrance, incapable du moindre mouvement, la moindre parole devenant presque impossible. Mais, par la position du corps en croix, la crucifixion provoquait encore bien d’autres modifications biologiques, sources de nouvelles douleurs de nature différente.

Jésus atrocement blessé et mort sur la croix

La sueur de sang (ou hématridose) de la nuit de Géthsémani, provoquée par une détresse psychologique intense, suivie de l’interrogatoire sous les coups, avait provoqué un affaiblissement important de Jésus, affaiblissement qui fut dramatiquement aggravé par une flagellation d’une violence inouïe. La loi judaïque interdisait, en cas de flagellation, de dépasser le nombre de 40 coups de fouets ; ils pouvaient déclencher une crise cardiaque susceptible d’entraîner la mort. Aussi pour être ainsi certain que ce nombre ne serait pas dépassé, les condamnations du Temple limitaient les flagellations à 39 coups. Pour ce qui concerne le Christ, le supplice, exécuté par des Romains, ne connaissait pas de limite au nombre de coups. Sur le linceul, les traces visibles des coups (porté par un flagrum à deux lanières lestées aux extrémités) ont permis de les estimer à une centaine… Ce qui donne une idée de la violence de cette flagellation qui ne s’est arrêtée que lorsque la fureur des bourreaux s’est apaisée devant le corps effondré de Jésus ; ils craignirent de le tuer s’ils continuaient. Ce supplice avait déclenché une détresse cardio-respiratoire consécutive aux œdèmes importants engendrés aux séreuses du cœur et des poumons. Une telle diminution physique du Christ fit craindre aux bourreaux qu’il ne pût marcher jusqu’au Golgotha ; aussi lui enlevèrent-ils la pièce horizontale de la croix qui lui était attachée aux épaules et dont le poids avait déjà causé plusieurs chutes.

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Ainsi, l’affaiblissement de Jésus au Golgotha était tel que son organisme ne pouvait être en mesure de trouver en croix une “compensation systémique” efficace, mettant en œuvre des mécanismes compensatoires de manière à accroître l’oxygénation des organes et des muscles, et à les débarrasser des déchets métaboliques lorsque les mécanismes locaux étaient défaillants.

Cette compensation systématique s’effectue d’ordinaire par une augmentation de l’oxygénation grâce à l’accroissement de la cadence et de l’intensité respiratoire, et une adaptation locale de la musculature pour favoriser la circulation sanguine par l’ouverture de pré-capillaires et la fermeture d’anastomoses artéro-veineuses, mais aussi par l’augmentation du débit cardiaque et une redistribution du volume du sang vers les muscles au détriment de l’irrigation de la peau, du système digestif et des reins. Quand ces mesures compensatoires systémiques fonctionnaient, le crucifié pouvait rester des jours à survivre sur la croix, avant de mourir de soif. On comprend mieux l’horreur qu’inspirait la crucifixion, réservée aux esclaves et aux criminels, et par laquelle Jésus a voulu passer pour la Rédemption de nos fautes.

Examen médico-légal du crucifié du Linceul de Turin

« L’examen médico-légal de l’image du Linceul du Christ, complété par la lecture des Évangiles, permet ainsi de dresser une liste non exhaustive des pathologies entraînées par Sa Passion. »

Les difficultés respiratoires de Jésus sur la croix

L’Homme du Linceul présente une forte dilatation de la poitrine, ainsi qu’une rigidité cadavérique installée qui indiquent que son organisme n’a pas été en mesure de mettre en œuvre la “compensation systémique efficace” que nous venons d’évoquer, mais qu’il a été victime d’un phénomène de “décompensation systémique” qui s’est achevé dans la mort.

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Cette décompensation provoque :

– l’augmentation de la température du corps (41° et plus) ; dans le cas de contractures isotoniques des muscles, la totalité de l’énergie musculaire se transforme en chaleur et l’organisme met en œuvre un mécanisme de refroidissement par radiation et transpiration, réalisé par la dilatation des vaisseaux sous-cutanés, au détriment de l’apport sanguin aux muscles, provoquant une déshydratation secondaire du corps.

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– il en résulte une acidose métabolique importante (acide carbonique et acide lactique) produite par les muscles privés d’oxygène. Cette acidose n’arrive plus à être neutralisée, d’autant que la capacité respiratoire se trouve déjà réduite.

– la transpiration intense entraîne une déshydratation de l’organisme du crucifié avec perte de sels minéraux, et diminue encore le volume du sang circulant (déjà réduit par la sueur de sang, la flagellation, le port de la couronne d’épines et l’enclouement des membres), ce qui amenuise la circulation. Le rythme cardiaque commence à faiblir, réduisant encore l’oxygénation des muscles et l’élimination des déchets acides. Les muscles, devenant ischémiques (anémie locale par manque de sang), utilisent alors un métabolisme anaérobie, épuisant le sérum et accroissant encore l’acidose systémique. La soif devient intense. Elle nous est confirmée dans le texte évangélique.

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– la redistribution du sang dans l’organisme ainsi épuisé est impérieuse pour retarder l’apparition de la mort par “choc hypovolémique” (insuffisance de masse volumique du sang). Le cerveau, le cœur, les muscles du diaphragme de la poitrine et de l’abdomen deviennent prioritaires, au détriment des membres (dont les extrémités se voient privées de sang). Cette compensation circulatoire augmente encore l’hyperthermie du corps, le taux d’épinéphrine dans le sérum, ainsi que l’excitation orthosympathique ce qui a pour conséquence de dilater plus encore le diaphragme de la cage thoracique et de rendre la respiration de plus en plus haletante et la parole quasiment impossible, sauf au prix d’un violent effort.

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– l’augmentation importante de l’acidose métabolique déclenche un ictère hépatique (jaunisse) de type hémolytique, (c’est-à-dire une destruction massive des globules rouges et de l’hémoglobine du sang, qui ne peut plus coaguler), processus, en lui-même létal à terme, ici interrompu par une mort précoce.

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– l’acidose continuant à s’élever atteint alors un tel niveau, qu’elle empêche la formation d’ATP (adénosine triphosphatée), ce qui met fin à la fonction métabolique des fibres musculaires, entraînant la mort et, aussitôt, l’apparition de la rigidité cadavérique dans les membres. Cette hyperextension de la cage thoracique et la rigidité des membres sont nettement constatables sur le Linceul de Turin.

Convoi funéraire du Christ porté au tombeau dans un suaire

On comprend ainsi pourquoi Jésus est mort après avoir poussé un dernier cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ! »

Il existe donc une parfaite concordance entre les textes évangéliques, l’image du Linceul et l’aspect médical de la crucifixion de Jésus-Christ. L’examen de l’homme du Linceul, qui est Jésus de Nazareth, suffit à lui seul pour établir qu’il est bien décédé des suites d’une crucifixion et qu’il était déjà en rigidité cadavérique lorsque l’image s’est formée :
– cage thoracique en hypertension
– pouces des mains rétractés
– jambes en position semi-fléchie (attitude sur la croix)
– tête inclinée sur l’avant de 25° (mesurée par la distance bouche-articulation sternoclaviculaire ; de 16 cm sur un sujet de 1 m 78, ici de 9 cm seulement).

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Rappelons pour mémoire ; la rigidité cadavérique s’installe vers la troisième heure en temps normal ; ici elle apparaît dans les minutes qui suivent la mort, à cause des mécanismes de décompensation systémique, en commençant de haut en bas pour disparaître dans le même ordre deux à trois jours plus tard. L’image du Linceul, de ce point de vue, est donc conforme au délai évangélique (l’image s’étant formée à l’instant infime précédant la résurrection, soit 36 heures après la mise au tombeau).

Nous allons maintenant pousser plus en avant l’examen en nous attardant sur la plaie du cœur.

La plaie du cœur de Jésus

Une lance telle que celle qui a percé le côté et ouvert le cœur de Jésus

A- Aspect de la plaie du cœur

1- Position

– sur le côté droit de la poitrine
– entre la 5e et la 6e côte, c’est-à-dire dans le 5e espace intercostal

2- Dimension

– 48 mm de longueur et 15 mm de largeur
– de forme ovale

3- Aspect de la tache :

– nature ; du sang humain (groupe AB)
– dimension ; 6 cm au plus large par 15 cm de hauteur
– coulée ; irrégulière, ondulée par la saillie des côtes
moyennes et du muscle grand dentelé
– la tache est plus épaisse dans sa partie supérieure
– couleur ; carminée (caractéristique du sang)
– des plages plus claires ; présence d’un deuxième liquide
incolore entremêlé au sang (sans s’y mélanger)

B- Examen approfondi de la plaie du cœur

1- La forme de la plaie ; elle est caractéristique, par sa forme et ses dimensions, de la trace d’un coup de lance romaine (type feuille de laurier) donné sur un cadavre (le coup porté à droite dénote une habitude militaire ; éviter le côté gauche, protégé par le bouclier).
Pourquoi sur un cadavre et non un être vivant ?… Les lèvres d’une plaie de ce type restent ouvertes sur un cadavre alors qu’elles se referment sur un corps vivant.

2- La tache de sang ; nous avons fait remarquer que le sang provient d’un cadavre ; le sang reste liquide à l’intérieur des vaisseaux d’un cadavre, mais, si la mort est récente, il coagule à sa sortie. Tout cela est conforme. Le fait que la tache de sang soit plus épaisse dans sa partie supérieure indique que la plaie a produit une coulée rapide et massive de sang. Si la coulée avait été lente, l’inverse se serait produit ; le sang s’épaissit et coagule alors au fur et à mesure de l’écoulement.

D’où vient ce sang ? Probablement de pas de la perforation du poumon droit, qui n’aurait provoqué qu’un très faible saignement. Il provient donc du cœur.

3- Le liquide incolore ; intéressons-nous au trajet effectué par la lance pour atteindre le cœur.


C- Trajet

Entre la 5e et la 6e côte, un peu en oblique.

1- Perforation de la plèvre pour atteindre le poumon ; la flagellation avait provoqué une pleurite séreuse traumatique (pleurésie traumatique) ; cette inflammation aiguë de la plèvre avait provoqué un épanchement très important de liquide pleural qui s’est échappé par la plaie. Ce liquide est incolore.

2- Perforation du poumon droit ; comme nous l’avons dit, cela ne provoque pratiquement pas de saignement.

3- Perforation de la plèvre du poumon droit à la sortie de la lance qui arrive maintenant au cœur et qui libère à nouveau du liquide pleural.
Trajet effectué ; 8 cm

4- Perforation du péricarde (séreuse qui enveloppe le cœur) ; la flagellation avait aussi entraîné une hydropéricardite séreuse traumatique, c’est-à-dire un épanchement important de liquide péricardique, lui aussi liquide incolore qui s’échappe par la plaie ouverte.

5- Perforation de l’oreillette droite, remplie de sang (ainsi que la veine cave supérieure qui l’alimente). Sous la pression orthostatique, le sang jaillit le long de la lance à travers la plaie. Si la lance avait atteint le ventricule droit ou l’oreillette gauche, qui sont vides de sang, il ne se serait rien écoulé.

Les liquides pleural et péricardique sont incolores et ne se dissolvent pas dans le sang. Ils se sont écoulés et se sont mêlés au sang, ce qui est nettement visible sur le linceul. Ces parties claires ne peuvent pas avoir été provoquées par une rétraction du caillot ou une exsudation du sérum (partie liquide), car le sérum se serait alors étalé autour du caillot (et non pas mêlé). Ce liquide incolore ne peut être la conséquence d’un transsudat post-mortem ; ceux-ci s’effectuent au bout de 48 h ; on peut estimer que la flagellation avait augmenté la quantité du liquide péricardique de 10 à 20ml et pleural de 100 à 200ml.

Jésus offrant son Sacré-Cœur dans la main

D- Plaie du cœur de Jésus ; conclusion médicale

1- La cage thoracique en hyperextension, la rétraction des pouces de la main, la position semi-fléchie des jambes et la tête relevée de 25°, indiquent que le crucifié du Linceul était déjà en rigidité cadavérique lors de la mise en tombeau.

2- La forme de la plaie du côté indique que lorsque le coup fut porté, le crucifié était déjà mort.

3- Le coup de lance porté sur le côté droit eût été mortel à lui seul (s’il n’eût porté sur un cadavre) ; la coulée de liquide incolore entremêlée avec la coulée sanguine indique que le coup a pénétré jusqu’au cœur.

4- Cet écoulement de liquide pleural et péricardique signe le fait que Jésus est mort très rapidement sur la croix, victime d’un phénomène de décompensation systémique fortement aggravé par une détresse respiratoire avec suffocation intense et par une détresse cardiaque aux douleurs précordiales déchirantes accompagnée d’une angoisse intense.

L’examen médico-légiste de l’image du Linceul du Christ, complété par la lecture des Évangiles, permet ainsi de dresser une liste non exhaustive des pathologies entraînées par Sa Passion :

– détresse psychologique intense avec angoisse (Gethsémani),
– hématidrose (sueur de sang),
– froid,
– contusions diverses (coups, chutes lors du portement de la croix),
– faim par le jeûne absolu,
– fracture du nez,
– hémorragies (flagellation, couronnement d’épines, crucifixion),
– lésion des nerfs médians par l’enclouement des poignets,
– lésion des nerfs par l’enclouement des pieds,
– contractures et tétanie généralisées des membres et des muscles,

détresse cardio-respiratoire intense provoquées par :

  • les hémorragies,

  • la pleurite exsudative hémorragique et l’œdème

  • pulmonaire dus à la flagellation

  • (contusion pulmonaire)

  •  la péricardite (œdème cardiaque par le liquide

  • entourant le cœur) due à la flagellation ;

  • suffocation respiratoire et asphyxie partielle sur la croix, entraînant une hypertension du thorax,

  • épigastre rentré, hypogastre distendu,

  • anémie secondaire,

  • déshydratation totale avec soif intense,

  • hémoconcentration,

  • jaunisse hémolytique entraînant une anémie hémolytique,

  • hyperpotassémie,

  • altération de la thermorégulation,

  • syndrome de déconditionnement,

  • collapsus orthostatique

On comprend ainsi pourquoi la survie de Jésus de Nazareth sur la croix n’a duré que trois ou quatre heures. Elle fut très courte, car habituellement, chez les condamnés, elle pouvait s’étendre sur une semaine selon la saison et leur condition physique. Généralement, on mourait de soif sur la croix et il n’était pas rare que les crucifiés implorassent les passants de les lapider afin d’abréger leur supplice. La crucifixion était considérée comme la condamnation à mort la plus horrible qui soit et était habituellement réservée aux esclaves ou aux assassins.

 

Affirmer que l’Homme du Linceul n’était pas mort de sa crucifixion relève donc d’un mensonge flagrant au simple examen médico-légiste de l’image mystérieuse qui nous est parvenue à travers vingt siècles.

Gros plan en noir et blanc sur le visage de Jésus mort sur la croix

« Jésus a voulu toucher le fond de la douleur dans sa globalité, comme aucun être humain ne l’a jamais vécu et n’aurait pu le supporter, vivant dans son esprit et dans sa chair toutes les formes de souffrances possibles. »

Cependant, l’examen de l’aspect médical de la Passion de Jésus permet de se demander si le Sauveur est bien mort d’une défaillance cardio-respiratoire ou, simplement, parce que sa Mission rédemptrice était achevée ?

Compte tenu du degré d’affaiblissement de Jésus à l’issue de sa nuit d’agonie morale à Gethsémani, et qui ne fit que s’accentuer violemment, le Sauveur aurait dû mourir au cours de la flagellation, si ce n’est dès la mise en croix. Que Jésus ait encore survécu sur la croix pendant trois longues heures est une impossibilité médicale ; la mort aurait déjà dû survenir après plusieurs évanouissements précédant une syncope mortelle. Or cette dernière n’est pas apparue, même après l’enclouage. Notre Seigneur est toujours resté conscient en croix.

Il en ressort que Jésus a voulu « boire la coupe jusqu’à la lie » comme Il l’avait accepté à Gethsémani ; Il a voulu souffrir jusqu’au bout et toucher le fond de la douleur dans sa globalité, comme aucun être humain ne l’a jamais vécu et n’aurait pu le supporter, vivant dans son esprit et dans sa chair toutes les formes de souffrances possibles, sans chercher à y échapper, de sorte que toute souffrance humaine de quelque nature et de quelque intensité qu’elle soit , tant physique que psychologique ou psychique, puisse rejoindre pour s’y fondre une des formes subies et acceptées par Jésus, du Mont des Oliviers au Calvaire.

Nous touchons ici le mystère de la Rédemption et de l’union à ce mystère par la souffrance chrétienne.

Jésus accepta de mourir lorsque “tout” fut achevé, c’est-à-dire lorsqu’Il eut accompli toutes les formes et tous les degrés de souffrance nécessaires au rachat de l’humanité. Autrement dit, Il accepta d’achever sa mission lorsqu’elle arriva à son terme ; Il mourut lorsqu’Il le décida, confirmant ainsi que l’heure finale de sa mort provenait d’un libre choix en dépassant les limites des contraintes biologiques qu’Il transcendait. Sa mort résulta de l’acceptation de son sacrifice rédempteur par le Père et non d’une déficience biologique mortelle, sinon Il fût mort bien plus tôt.

Cette souffrance de la Passion que nous percevons à travers les Evangiles et les aspects médicaux, n’est en réalité que la partie infime d’un drame gigantesque dont les aspects psychologiques, psychiques et métaphysiques nous échappent. Nous ne saurons jamais en ce monde toute la grandeur et toute la profondeur de cet événement salvateur et douloureux qu’a voulu vivre Notre Seigneur.

Bibliographie

  • BARBET Pierre ; La Passion de N-S-J-C selon le chirurgien-Dillen, 1950

  • BONNET-EYMARD Bruno ; Le Saint Suaire, tome II-CRC, 1990

  • CENTRO ESPAGNOL DE SINDONOLOGIA ; Linteum 12- 13, 1994

  • Identification scientifique de l’Homme du Linceul ; Jésus de Nazareth ; Actes du Symposium scientifique international  de Rome 1993-F-X de Guibert, 1995

  • Congrès de Calgari 29-30 avril 1990 ; El Sudario de Oviedo y la Sindone de Turin, dos reliquas complementarias

  • DEBOUT Michel, DURIGON Michel ; Médecine légale clinique, médecine et violence, Ellipses, 1994

  • GRABWSKI-TOTORA ; Principes d’anatomie et de physiologie – De Boeck Université, 2ème édition, 1994

  • LIBERSA Claude ; Myologie, angéiologie, neurologie, topographie, fascicules 3 et 4.

  • OLIVIER Georges ; Ostéologie et arthrologie, fascicule 2 ; le squelette axial -Vigot, 1990

  • WIJFFELS Frans J.M. ; Medical aspect of roman crucification, Maastricht, 1988.

© https://le-cep.org/mort-clinique-jesus-croix-considerations-medicales-jean-maurice-clercq/

La mort clinique de Jésus sur la Croix ; considérations médicales, Dr Jean-Maurice Clercq

Pour tout savoir sur l'atrocité de la Passion du Christ et ce que Jésus a vécu étape par étape (agonie à Gethsémani, arrestation, condamnation, flagellation... crucifixion)

lire sur ce site la page

La Véritable Passion du Christ

Le Linceul de Turin
vu par un catholique

Inscriptions sur le suaire de Turin

« Cette relique de la passion est le moyen que Dieu a réservé à ‘’l’homme moderne’’ avec les moyens techniques alors à sa disposition, pour le faire réfléchir avec son intelligence et adhérer aux vérités révélées que conserve l’Eglise.

(…)         

Dieu a réservé à nos temps modernes, la vision des souffrances de la Passion de son Fils. Il a fait en sorte que, lorsque la foi se refroidirait sur terre (…), Il nous donnerait à la fois des moyens surnaturels et naturels pour compenser ce très grand risque pour notre salut (Jésus a dit : « Le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur terre lorsqu’il reviendra sur terre ? », Luc 18 6-8)

(…)

Comme moyen naturel, toujours avec cet éveil de notre curiosité, il  y a le Linceul de Turin. Dieu a fait en sorte que l’image de ses souffrances émeuve notre sensibilité pour réaliser l’importance du péché qui le blesse, qui le rend triste. Dieu a fait en sorte que peu à peu l’homme ‘’moderne’’ découvre les preuves de l’authenticité de ce linge. (Il se réserve encore la façon dont Il l’a réalisé). La foi est un don de Dieu. Même la vue de miracles ne suffit pas à  convertir certains. Aux hommes qui le cherchent avec sincérité, Dieu donne souvent le signe, l’indice, qui ouvrira leur intelligence. Le Linceul de Turin est un formidable outil d’apostolat.

Cette immense relique est un ‘’sergé de lin blanc, tissé à chevron’’ et a été l’objet de nombreuses ostensions (expositions) à partir du moment où des documents certifient sa présence à Lirey autour de 1350. Elle a commencé à révéler ce qu’elle cachait lorsqu’elle fut photographiée pour la première fois le 25 mai 1898 par Secondo Pia. C’était un négatif, notion qui n’était connu que depuis l’invention de la photographie quelques dizaines d’années auparavant. Les recherches continuent sur ce Linceul, mais nous nous arrêterons sur les étapes principales.

 

Première analyse anatomique

Lors de l’ostension de 1931, le docteur Barbet a pu contempler de très près l’image ‘’non faite de main d’homme’’. Son étude publiée 20 ans plus tard, et qui ne s’est appuyée que sur des photos prises par Giussepe Enrie, sans la vitre de protection, montre que cette représentation d’un corps crucifié respecte ou montre :  

 

  • Tous les détails ‘’anatomo-pathologiques’ du corps humain

  • Les différents types de sang (artériels, veineux, cadavériques) ;

  • La plaie sur le côté correspondant au coup de lance donné par le soldat

  • Le transpercement de la main dans le pli de flexion du poignet. Les Romains savaient que, mécaniquement, un supplicié fixé à ce niveau de la main restait en croix sans risque de rupture de la liaison de la main avec la croix (…)

  • Les clous dans les poignets ont entraîné la blessure du nerf médian et provoqué la rétraction des pouces qui n’apparaissent pas sur l’image.

  • Les traces de la flagellation subie par le Christ, avec le ‘’flagrum’’ romain ; fouet dont les extrémités des lanières en cuir comportaient des osselets ou des billes de plomb.

  • Les écoulements sanguins sur le front et la nuque montrent que le crucifié portait une couronne d’épine.

Gros cloués rouillés et couronne d'épines sanglants

Première analyse scientifique

En octobre 1978, une équipe américaine de 40 savants, avec 72 caisses de matériel, a examiné ce Linceul pendant 5 jours au palais Renaissance des Savoie, à Turin, et après 3 ans d’analyse des observations faites sur place, a publié un rapport rassemblant leurs conclusions et les informations connues à cette époque :  

  • Le linge comporte des pollens correspondant à des plantes des différents pays où l’on a des informations sur son passage et son séjour.

  • Le tissu contient du coton parmi les fils de lin, montant que le métier à tisser sur lequel il a été fabriqué avait utilisé du coton auparavant ; le coton était inconnu en Europe au Moyen-Âge.  

  • Le tissu ne comporte aucun pigment qu’aurait pu laisser une peinture.

  • Des écoulements sanguins locaux ont traversé le tissu.

  • Il n’y a aucune trace d’arrachement du sang coagulé par rapport au tissu.

  • Le groupe sanguin de ce sang est de type AB, comme celui de la tunique d’Argenteuil et celui du suaire d’Oviedo en Espagne, ou celui des miracles eucharistiques analysés.  

  • L’image ne se trouve que sur une face du tissu et est réalisée par brunissement d’un nombre plus ou moins grand de fibres constituant chaque fil.

  • L’analyse de ces fibres brunies monte une identité de spectre avec celui d’une fibre d’un fil de lin carbonisé.

  • La densité de ces fibres brunies réalise la teinte plus ou moins sombre de l’image, comme une image de télévision.

  • L’utilisation d’un logiciel de traitement d’image a mis en évidence une information tridimensionnelle qui a donné l’image de présentation de cette publication.

  • Au niveau du menton, la forme de la barbe montre que le corps portait une mentonnière qui pourrait correspondre au suaire d’Oviedo  

  • La technique ci-dessus a permis de repérer sur l’œil droit la présence une pièce de monnaie, identifiable avec un lepton, pièce frappée par Ponce Pilate en Palestine dans les années 31 ou 32 de notre ère. Pour l’œil gauche l’identification de la pièce est moins formelle.

 

Première datation isotopique

L’année 1988 fut marquée par la datation du Linceul par la méthode dite du Carbonne 14.

Ce test consiste à mesure le taux de l’isotope ‘’14’’, radio actif,  dans le carbone ordinaire ‘’12’’. Les plantes absorbent le gaz carbonique CO2 en donnant des matières organiques du type de la cellulose. Le taux en carbone 14 du gaz carbonique est sensiblement constant au cours des millénaires. À la mort de la plante, le carbone 14 se transforme en azote suivant les lois classiques de la radioactivité. La masse de la partie en carbone 14 diminue de moitié en 5730 ans. À titre indicatif, pour un délai écoulé de 1350 ans, le taux baisse de 17 %.   

Le protocole de test arrêté en 1986 apportait des garanties absolues quant à l’impartialité des tests. Sa modification en 1987 lui enleva une partie de ce qualificatif. (Par exemple l’échantillon comparatif, de date connue était repéré par rapport aux autres, et des 7 laboratoires retenus, on est passé à 3 dont les analystes se connaissaient). Le prélèvement eut lieu le 21 avril 1988 et le cardinal Ballestrero, archevêque de Turin, tint une conférence de presse le 13 octobre 1988 dans laquelle il affirma que le saint Suaire n’était rien de plus qu’une ‘’vénérable icône’’ datant du XIVe siècle balayant d’un revers de main toutes les observations et analyses précédentes.

Diverses hypothèses ont été avancées pour expliquer cette distorsion. La plus probable est que la méthode n’est valable pour des échantillons massifs, mais ne convient pas pour des éléments fibreux ayant une grande surface de contact avec l’air par rapport à leur masse. Ils se chargent en surface avec le gaz carbonique du moment, particulièrement lors des ostentations, et le résultat ne peut que rajeunir l’âge de l’échantillon prélevé.

 

Première analyse fréquentielle de l’image du visage 

En 1997, des spécialistes du traitement d’image du centre de Saclay en région parisienne, André Marion et Anne-Laure Courage, ont analysé des ‘’ fantômes d’écriture ‘’ à peine décelables qu’on leur avait signalés autour du visage. La numérisation par zone de l’image et l’utilisation successives de filtres fréquentiels adaptés a permis de mettre en évidence des caractères jamais identifiés auparavant. Est-ce la trace par réplique de l’identification du Linceul marqué sur son ‘’coffret de protection’’ ? (Le mandillon, autre nom du Linceul, était conservé plié, et seul le visage était apparent, ce qui fait que de nombreuses copies de cette face ont été faites, et toutes ont interprété les traces de sang sur le front comme une mèche de cheveux.)

Le type d’écriture montre que ces inscriptions sont très probablement antérieures au moyen âge.

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