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JÉSUS PARLE
DE SATAN

Jésus parle de Satan dans les Évangiles

Sommaire de la page

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Le démon tel que Jésus en a parlé dans les Évangiles

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  • Jésus lui-même a subi les tentations de Satan​, comment il l'a vaincu : le triomphe de Dieu sur le mal

  • Ne ratez pas les deux autres pages du site qui traitent en détail du diable : liens

  • Évangiles commentés sur le thème de Satan

Jésus lui même, bien qu'il soit Dieu, a été tenté par le diable, d'abord au cours des 40 jours qu'il a passés dans le désert à subir la faim, la soif, la solitude, puis, trois ans plus tard, à Gethsémani, lorsqu'a débuté sa Passion, durant laquelle il est probable que l'ennemi ait essayé de faire flancher la détermination de Jésus à obéir à son Père et de mourir sur la croix, par amour pour son Père et pour nous, les hommes.

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Au jardin de Gethsemani, Satan a montré à Jésus l'étendue et l'atrocité des souffrances physiques, morales, spirituelles, émotionnelles qu'il allait endurer, et faire valoir que son sacrifice ne servirait à rien pour de nombreux hommes, certains refusant de croire en l'existence de Dieu, et/ou de mettre en œuvre avec bonne volonté ses commandements.

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C'est aussi à la croix que l'ennemi a dû, dans une dernière tentative  abominable, tenter de faire dire à Jésus une parole blasphématoire contre le Père Éternel, tandis que le Christ ressentait le Péché du monde ployer sur son humanité et la liaison avec Son Père être, pour la première fois, brisée, en raison justement de l'endossement par lui des péchés du monde. C'est en effet à la croix que la Sainte Trinité a expérimenté une séparation de ce qui la constitue !

Jésus, le Saint parfait, devenu porteur du Péché, devenu indigne du Père, a été repoussé par Lui. Une douleur inimaginable pour Jésus venant comme couronner toutes les souffrances déjà subies par lui depuis la veille, auxquelles aucun autre homme que Lui n'aurait pu résister. Dieu se laissant saisir, insulter, martyriser et clouer sur une croix pour y mourir afin de sauver ses créatures. Inimaginable, mais Dieu est toujours là où on ne l'attend pas.

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Comprenons que Dieu, en s'incarnant en homme, a voulu éprouver tout ce que l'homme peut endurer sur terre, y compris cette sensation d'absence de Dieu, nuit spirituelle que connaissent bien des croyants et qu'on traversée beaucoup de saints.

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Jésus, ressentant l'absence du Père, ce qui devait être pour lui insupportable, n'a pu que s'écrier : «  Eloï Eloï, lama sabactani » (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné). 

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À l'instant où il a rendu l'Esprit, le diable et toutes les puissances du mal ont été vaincues. Triomphe de Dieu sur le mal absolu.

Seul Dieu pouvait sortir vainqueur de pareils combats, que ce soit celui du désert, celui du jardin, ou celui de la croix.

Jésus parfaitement vainqueur du diable à la croix, pour notre salut.

Jésus tenté par le diable lui cite la Parole de Dieu

Deux pages de ce site traitent plus en détail du diable :

- Le Diable existe-t-il ? Les prêtres exorcistes parlent de l'ennemi qu'ils affrontent et les victimes de la façon dont Satan les a conduit dans la fosse avant d'être sauvés par Jésus. Et vous pratiquez certainement l'occultisme sans le savoir

- Le diable veut votre mort éternelle : comment l'ennemi vous entraîne à votre insu sur la pente de souffrances sans fin avec lui dans la mort éternelle

Jésus lui-même fut tenté par Satan

« Jésus fut tenté par Satan,

et les anges le servaient »

(Mc 1, 12-15)

 

« Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

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En quelques phrases saint Marc résume l'ultime préparation de Jésus et le début de sa mission.

L'Esprit Saint, qui habite totalement Jésus et s'est manifesté au moment de son baptême, lui inspire de partir librement pour le désert, comme l'avait fait Jean le Baptiste.

Le désert va être pour Jésus un temps de prière, d'ascèse et de réflexion. Il va poser là, dans le silence, les grands choix qui vont dicter toute son action.

C'est le sens des tentations dont il va triompher durant ces quarante jours. Quand on parle de tentations pour le Fils de Dieu fait homme, c'est, bien évidemment, dans un sens très particulier. Le péché, qu'il s'agisse de l'agressivité, de la convoitise ou de la volonté de puissance, ne trouvait dans le cœur humain de Jésus aucune connivence, mais Jésus, Messie de Dieu, devait se situer en toute clarté vis-à-vis des attentes de ses contemporains.

Dès le début, il a refusé un messianisme appuyé sur l'abondance matérielle, sur le prestige et sur des rêves de grandeur. Ce sont les trois tentations que détaillent les autres évangiles : le pain à satiété, le saut dans le vide et le mirage des royaumes du monde. Ces trois routes du succès, qui avaient tenté Israël tout au long de son histoire, Jésus les a récusées pour lui-même, afin de rester fidèle au chemin que le Père lui offrait, celui des humbles et des pauvres de cœur.

Le premier souci de Jésus après son baptême a donc été de rester en harmonie avec le vouloir de son Père. Il a choisi de vivre dans l'obéissance sa liberté de Fils ; dès lors rien ne pourra l'agresser, rien ne pourra lui manquer. C'est ce que souligne l'Évangéliste avec les mots de la Bible :"Il était avec les bêtes sauvages, et les Anges le servaient".

La paix paradisiaque avec les animaux, que plus tard saint François essaiera de vivre, était déjà, pour le prophète Isaïe, une image du bonheur apporté sur terre par le Messie de Dieu :

"Sur lui reposera l'Esprit de Yahweh… le nourrisson jouera près du repaire de l'aspic, et dans le trou de la vipère l'enfant à peine sevré avancera la main." (Is 11, 2.8)

Quant au service des Anges, les envoyés de Dieu, déjà le Psaume 91 le promettait à tout homme de prière qui mettrait en Dieu sa confiance :

"Du Très-Haut tu as fait ton refuge, aucun mal ne t'arrivera, car à ses anges il prescrira pour toi de te garder sur tous tes chemins". (Ps 91, 10-11)

Après cette longue préparation au désert sous la protection de Dieu son Père, Jésus entame sa mission de prédicateur itinérant par sa Galilée natale.

Il souligne d'abord l'initiative de Dieu : "Le temps est accompli, le Règne de Dieu s'est fait proche"

De fait la seigneurie de Dieu sur le cœur des hommes est maintenant imminente, puisque son propre Fils s'est fait homme parmi les hommes.

Mais Jésus, en réponse à cette avance de Dieu, attend de nous, comme des gens de Galilée, un retournement du cœur : "Convertissez-vous, et croyez à l'Évangile."

Même s'il y a eu dans notre vie une grande conversion, qui nous a fait donner, en adultes, notre adhésion au Christ sauveur, la conversion demeure une exigence quotidienne dans notre existence de baptisés. Après la conversion-événement, le cheminement de conversion s'impose à nous, et spécialement chaque année tout au long du Carême ; après la conversion-retournement du cœur, la conversion comme retour à Dieu demeure urgente, et cela réclame de nous chaque jour le meilleur de nous-mêmes, que nous soyons au midi de la vie ou que déjà l'âge commence à appesantir notre marche.

Chacun/e connaît ses points de fragilité, et souvent, pour inventer de nouveaux sentiers de conversion, il suffit de songer à ce qu'attendent de nous le frère, l'ami, le conjoint.

Mais en ce début de millénaire, si incertain et si lourd d'appréhensions, la conversion qui est réclamée de nous tous est la conversion à l'espérance. Non pas seulement à l'espoir, car l'espoir est fugace et vulnérable, mais la conversion à l'espérance en Dieu, celle qui s'appuie sur la fidélité de notre Père.

En Jésus-Christ il nous a prouvé qu'il n'avait pour le monde que des pensées de paix, et ce qu'il a fait pour Jésus garantit ce qu'il fera pour nous.

Toute une partie de notre ascèse de Carême doit porter sur nos tristesses, celles que nous accueillons, celles que nous laissons grandir en nous, et celles qui se glissent dans nos paroles ; parce que l'Évangile doit être joie pour le monde et parce que Jésus a voulu lier pour toujours la réponse de foi et l'espérance : "Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle."

Comment Satan peut-il expulser Satan

« C’en est fini de Satan »

(Mc 3, 22-30)

 

« En ce temps-là, les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Ce Jésus est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » 

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L'accusation est lourde : "Ce Jésus est possédé par BeelzébÅ«l. Il est de mèche avec le chef des démons. Il est manipulé par un esprit impur." Des scribes sont venus dire cela de Jérusalem, de Jérusalem où il n'a pas encore prêché ! Ils diffusent leur critique dans la foule, et Jésus les fait venir pour rétablir la vérité.

Il leur répond d'abord, selon son habitude, par des paraboles.

La première a trait aux phénomènes de division : un royaume, une dynastie, une famille, ne tiendront pas s'ils sont divisés. Satan ne va donc pas se faire des alliés pour se faire chasser par eux ! À mots couverts, Jésus répond donc aux scribes : "C'est une ânerie que vous me sortez là !"

Deuxième parabole : cette fois il s'agit de contre-attaque. Si l'on veut entrer dans la maison de l'homme fort, il faut d'abord le ligoter. Alors seulement on peut piller ses biens. Et c'est bien cela que Jésus est venu faire : se montrer plus fort que la puissance du mal, ligoter l'Adversaire et délivrer les hommes qu'il a pris sous sa coupe.

Dans la pensée de Jésus, il faut articuler les deux paraboles pour que sa réponse se dégage avec toute sa force : n'attendez pas que le règne du mal explose de l'intérieur : c'est de l'extérieur qu'il faut l'attaquer, avec la puissance que Dieu donne.

Après les paraboles, Jésus propose en clair son enseignement. Tout sera pardonné aux humains, tout : les fautes contre le prochain comme les offenses à Dieu, même répétées. Voilà le principe, et il est d'une générosité inouïe jusqu'alors, digne de l'amour que Dieu manifeste. Tout est pardonnable, mais ajoute Jésus, si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, il reste sans pardon à jamais.

Dans le cadre de l'incident que rapporte l'Évangile, ce que vise Jésus est très clair : blasphèment contre l'Esprit Saint ceux qui refusent de voir à l'œuvre en lui la puissance de Dieu, et surtout ceux qui dénaturent ses exorcismes en les attribuant à la puissance du mal.

Si nous cherchons le sens de la parole sévère de Jésus dans notre vie concrète, un obstacle nous arrête tout de suite : il nous est impossible de l'appliquer à qui que ce soit, en disant, par exemple : "Cet homme, cette femme, blasphème contre l'Esprit Saint", car Dieu seul sait ce qui se passe à l'intime de chaque liberté, Dieu seul mesure les conditionnements qui pèsent sur la foi ou l'espérance des hommes.

En revanche, chacun/e de nous peut dire, en toute loyauté : je suis capable, moi, de me fermer à Dieu, à sa parole, à son amour ; je sais où je pourrais dire "non" ; mais j'ai décidé de faire fond sur le Christ, parce qu'il est, en moi et pour moi, le plus fort.

Tiges d'ivraie

« Laissez-les pousser ensemble

jusqu’à la moisson »

(Mt 13, 24-30)

 

« En ce temps-là, Jésus proposa aux foules une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » 

 

Ainsi il y a de l'ivraie dans le champ du Seigneur.

Ce n'est pas lui qui l'y a semée, car Jésus n'est venu semer que la Parole du Règne de Dieu. "C'est un ennemi qui a fait cela", explique Jésus. Mais comment a-t-il pu réussir ? - parce que "les gens dormaient". Peut-être avaient-ils des raisons de se reposer ; mais ils auraient dû s'arranger ensemble pour qu'une surveillance, une vigilance, soit possible.

II fallait rester vigilant, car le mal est vite fait quand il s'agit de semer. Jésus le souligne également : l'ennemi a semé de l'ivraie en plein milieu du blé, et il s'en est allé, sachant bien que désormais sa mauvaise graine allait pousser sans lui, en profitant de la bonne terre, préparée pour la bonne graine.

L'inconvénient, avec la mauvaise herbe, c'est qu'au début, et longtemps, elle ressemble au bon blé. Tant que l'herbe est verte, tant que les graines ne sont pas formées, impossible de reconnaître l'ivraie avec certitude. De même dans la terre de notre cœur, lorsque nous laissons l'ennemi semer ses graines de malheur : la désunion, l'égoïsme, ou la tristesse. C'est au bout d'un certain temps que l'on constate le désastre : "mon champ est plein d'ivraie ; mon cœur de croyante est partagé, et il porte à la fois des fruits pour la vie et des germes de mort".

Alors, quel est le remède ?

Les serviteurs, dans la parabole, viennent trouver le maître du champ, avec toute leur bonne volonté, et avec beaucoup d'illusions : "Veux-tu que nous allions ramasser cette ivraie ?" L'ivraie a déjà produit ses épis, et déjà on peut la reconnaître. Mais le maître est formel : "Non ! de peur qu'en arrachant l'ivraie vous ne déraciniez le blé avec elle".

Il est bien dommage qu'il se trouve de l'ivraie dans notre cœur, dans nos groupes chrétiens, dans nos communautés ; mais ce qu'il faut sauvegarder avant tout, c'est la moisson qui lève et qui va nourrir les hommes, c'est la croissance de l'Évangile dans notre vie, c'est l'expansion missionnaire de l'Église où tous les peuples trouveront le salut.

Si pour éliminer l'ivraie il faut arracher le bon grain, mieux vaut patienter jusqu'à la moisson ; si pour extirper le mal il faut compromettre les fruits du bien, mieux vaut laisser Dieu faire le tri à Son heure.

"Laissez l'une et l'autre croître jusqu'à la moisson", dit Jésus ; et l'on pourrait trouver sa réponse décevante, tellement le désir est puissant au fond des cœurs de vivre dans un monde pur, dans une Église unie, dans une communauté ardente et unanime. Et pourtant, c'est Jésus qui a raison.

D'abord parce que Dieu, en patientant jusqu'au jugement, patiente avec chacun de nous, sans détruire en nous les forces de vie pour arracher tout de suite le mal de notre cœur. Dieu nous donne le temps de la conversion.

Et puis Dieu se réserve le jugement, que Jésus décrit souvent dans l'Évangile comme un moment de vérité où seront révélés le fond des cœurs et le poids réel de chaque existence. Laissons à Dieu le dernier mot sur toute chose, et gardons la paix. Le mal ne gagnera pas, ni dans notre cœur ni dans le monde, si nous laissons faire la patience de Dieu : "Ayez confiance ; disait Jésus, j'ai vaincu le monde", le monde du refus.

Certes, l'ivraie pousse, grandit, et c'est souvent un scandale ; mais nous n'avons pour la combattre, en nous et autour de nous, que les seules armes de l'Évangile, les outils du grand Moissonneur. Jésus s'est livré pour nos péchés. Pour stopper la montée de l'ivraie dans le champ du monde, il a offert à Dieu sa vie donnée aux hommes et son obéissance ; il a vécu pleinement Fils et totalement frère.

Et depuis vingt siècles il moissonne, pour son grenier éternel.

Jésus guérit le possédé dans la synogogue

Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? »

(Lc 4, 31-37)

 

« En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité. Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! » Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région. »

 

De nouveau l'Évangile de Luc nous replace devant le mystère de la parole de Jésus qui subjugue l'intelligence des croyants et qui chasse les esprits mauvais.

Au temps de Jésus les commentateurs de la Loi aimaient à se retrancher derrière l'autorité des rabbis célèbres du temps passé, quitte à souligner leurs divergences : "Rabbi Untel a dit ceci ... mais Rabbi Tel autre a dit cela". Jésus, lui, ne se réfère qu'à lui-même : "Moi, je vous dis..." Cela rendait un son assez neuf dans les synagogues où Jésus prêchait. Avec lui on se sentait sur un terrain solide, et l'Écriture redevenait vivante et actuelle.

Aujourd'hui encore cette puissance de la parole de Jésus surprend toute communauté qui décide de l'écouter et de se laisser mesurer par elle. Quand Jésus parle dans la liturgie ou dans le secret de l'oraison, sa parole pénètre d'emblée plus profond que toutes nos théories, tous nos systèmes et toutes nos dissensions. On peut contester une théologie, on peut opposer deux penseurs et les renvoyer dos à dos, rabbi contre rabbi ; mais les paroles de Jésus sont celles qu'il a entendues auprès du Père, et elles sont solides comme l'éternité.

Beaucoup de problèmes et de situations peuvent être abordés sous des angles différents, et jugés diversement, sans que la loyauté ni l'amitié ne soient en cause. C'est le cas bien souvent en communauté : Rabbi Une telle dit ceci, Rabbi Telle autre dit cela ; allez savoir qui a raison ! Mais quand Jésus a parlé, quand Jésus surgit au milieu de nous et reprend, d'eucharistie en eucharistie, d'office en office, les mêmes paroles exigeantes et douces, il n'y a plus qu'à répondre, ou à se taire pour écouter.

Cette même parole du Christ garde, aujourd'hui encore, le pouvoir d'écarter les forces du mal. Elles sont parfois, de nos jours, difficiles à discerner, mais l'Evangile, ce matin, peut nous y aider, en nous fournissant au moins un critère assez sûr.

On pourrait le formuler comme un paradoxe : Les forces du mal poussent l'homme à la fois à la lucidité et au refus.

Lucidité effrayante du possédé, dans la synagogue de Capharnaüm, quand, avant tout le monde, il nomme le Messie : "Je sais qui tu es : le Saint de Dieu !". Mais cette lumière est mise au service d'un non définitif : "Ah ! de quoi te mêles-tu, Jésus de Nazareth ! Tu es venu pour nous perdre !"

Ce sont bien ces forces du mal qui travaillent notre cœur, sournoisement, lorsque, ayant rencontré la lumière de l'Évangile de Jésus et percevant en nous l'appel du Saint de Dieu à un nouvel héroïsme, à une nouvelle force, à une nouvelle douceur, nous détournons les yeux ou nous retardons indéfiniment le moment de la soumission, du sourire, du pardon, ou simplement l'entrée dans un vrai silence contemplatif.

"Ah ! de quoi viens-tu te mêler, Jésus de Nazareth ? Pourquoi viens-tu décaper mes illusions, pourquoi viens-tu secouer mon inertie, ma vie inauthentique, mon attachement aux choses, ou aux choix que je pose ? Je sais que tu as raison ; je sais que ta lumière sera toujours victorieuse, mais laisse-moi ! Laisse-moi stagner dans ma tristesse, dans ma solitude ; laisse-moi dans mon refus !"

Mais Jésus ne nous laisse pas, et c'est sa patience qui nous sauve, en nous donnant le temps de retrouver pour lui le meilleur de nous-mêmes.

Heureuse ténacité du Pasteur, heureuse vigueur du Maître qui commande avec autorité et qui délivre d'un seul mot, d'un seul regard.

Esprit impur, sort de cet homme

« Esprit impur, sors de cet homme ! »

(Mc 5, 1-20)

 

« En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ; en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! » Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration. » 

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Jésus traverse le lac en direction de l'Est, et il arrive en plein pays païen, où les gens, contrairement à la Loi juive, élèvent des porcs en quantité.

Dans cette région hostile, il ne va pas tenter une prédication devant les foules. Il va s'occuper uniquement du premier malheureux qui se présente. C'est à la fois un malade mental et un possédé, et comme souvent, il est impossible de tracer une frontière entre la maladie et l'emprise du démon.

Mais Jésus va le guérir, pour montrer le pouvoir qu'il a, en tant que Fils de Dieu, sur les puissances du mal qui travaillent le monde et le cœur des hommes.

"Nous sommes légion", dit l'esprit du mal par la voix du malade.

Chez les Romains, une légion, c'était six mille hommes ! Et de fait, c'est de mille manières que le mal fait son œuvre, arrachant des cœurs humains toute racine de foi et d'espérance.

À lui seul Jésus va donc vaincre une légion de démons : c'est le signe que le Règne de Dieu fait irruption avec lui dans le monde, et que le règne du mal est voué à disparaître.

Le démon déjà reconnaît par trois fois cette puissance de Jésus : D'abord au moment où le possédé se prosterne, en disant "Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ?", puis quand les démons supplient Jésus de ne pas les expulser, enfin au moment où ils proposent à Jésus un marchandage : "Tu me laisses les porcs, animaux impurs, et moi je t'abandonne cet homme !"

Jésus accepte, mais pour montrer aussitôt que ce marchandage n'a pas de sens : rien n'arrêtera sa puissance, rien ne retardera sa victoire ; même en se réfugiant dans des porcs, on n'échappe pas à la force du Fils de Dieu. Quand on fait place aux forces du mal, c'est toujours finalement pour la mort. Et le troupeau va s'engloutir dans la mer.

Parfois nous sommes tentés, nous aussi, de marchander avec le Seigneur : "Seigneur, laisse-moi ce petit coin d'égoïsme, cette petite paresse ou cette nonchalance à la prière, une petite oasis, un petit palmier dans le désert, laisse-moi mes porcs".

Et Jésus nous répond, en quelque sorte, à travers ce récit du possédé : "Laisse-moi te libérer, ne te raccroche pas à des riens qui ne font pas ton bonheur, lâche une fois pour toutes le troupeau de tes misères, qu'il disparaisse pour toujours dans les flots de ma miséricorde".

Jésus donne toujours à la fois son pardon et sa confiance.

L'ancien possédé, une fois revenu à son bon sens, veut se mettre immédiatement au service de Jésus et partir avec lui en Galilée ; mais Jésus – et c'est là la marque de confiance – lui répond :

"Tu as mieux à faire. Va chez toi, auprès des tiens, et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde".

Rencontre de Jésus, guérison, mission : c'est toute l'histoire de ce malheureux.

C'est l'histoire de notre bonheur.

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